24.12.10

"Taxi, menez-moi, A la gare de Lyon. J'ai un rendez-vous, Près du portillon."



Il n'y a rien de pire qu'une gare. Il n'existe rien de plus froid, de plus déprimant et de plus impersonnel qu'un hall de gare bondé en période de vacances.
Tout ces mouvements, ces bruits, ces courants d'air, ces valises.
Les gens ne sourient jamais dans une gare. Du moins ceux qui partent. Ceux qui arrivent ont le sourire (ou presque), le calvaire est terminé. Mais ceux qui se préparent au départ... Ah oui, ils savent. Quelques heures passées dans un wagon rempli de spécimens plus spéciaux les uns que les autres. Mais un des points communs a toutes ces personnes que vous ne reverrez probablement jamais, sont leurs visages, l'agacement lisible sur leurs traits. Ils se préparent a passer un long moment, les jambes coincées sous une tablette a rabat, et, s'ils ont de la chance, un enfant en bas-âge dans le compartiment viendra les distraire. Puis, le train arrivera en gare, dans un crissement de freins des plus agréables. Les passagers se contorsionneront pour récupérer leurs bagages, posés en hauteur quelques heures plus tôt et perdront probablement leur sang-froid en voyant qu'une personne, apparemment à l'aise, prendra tout son temps pour se saisir de son paquet de clopes dans le poche de sa veste (elle même rangée en hauteur évidemment), ce qui fera perdre de précieuses minutes a tous les pressés des correspondances.
Puis sur le quai, ce ne sont que visages pâles, mines aigries, valises a roulettes, manteaux sombres, courants d'air glacial, trains qui arrivent.
Je pense que si les gares étaient toutes redessinées par Alexander McQueen, avec plein de couleurs, de matières volantes, de volumes et de fraîcheur, les passagers seraient plus heureux de prendre le train.

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